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Retour sur l’adoption d’une politique en matière d’architecture au Québec

Regardez l’enregistrement de la présentation de Nathalie Dion ci-dessous (en anglais seulement)

La convention nationale sur la qualité de Toronto 2025, qui s’est tenu du 30 avril au 2 mai 2025, a été organisé par le Partenariat national sur la qualité, financé par le CRSH, dans le prolongement des travaux et de la dynamique mis en place au cours des trois dernières années. Quels aspects des feuilles de route existantes pourraient faire partie d’une stratégie nationale en matière de qualité ? Cette question clé a été au centre des discussions de la convention. Le programme comprenait deux séries de tables rondes (les 30 avril et 1er mai), ainsi que plusieurs séances plénières consacrées à l’examen conjoint de la première série de mesures vers la qualité. Un autre objectif clé, en particulier lors de ces séances plénières, était de faciliter l’échange de connaissances entre les divers intervenants, en présentant des initiatives nationales et internationales visant à renforcer la qualité dans l’environnement bâti. Dans ce contexte, Nathalie Dion, membre du comité de pilotage de ce partenariat, a fait une présentation lors de la troisième séance plénière du deuxième jour (1er mai) intitulée « Retour sur l’adoption d’une politique d’architecture pour le Québec », dans laquelle elle a partagé son expérience et les idées qui ont nourri l’élaboration de la politique nationale du Québec en architecture et aménagement du territoire.

Nathalie Dion est une architecte très accomplie qui compte plus de 30 ans d’expérience professionnelle et est associée chez Provencher Roy depuis 2021. De 2013 à 2019, elle a occupé le poste de présidente de l’Ordre des architectes du Québec, où elle a joué un rôle de premier plan dans la prise d’initiatives visant l’adoption de la première politique nationale pour l’architecture au Québec en 2022. Membre de l’IRAC (Institut royal d’architecture du Canada), elle est largement reconnue pour son engagement en faveur de la démocratisation de l’architecture et pour avoir défendu son rôle essentiel dans la vie publique. Dans le cadre de ce partenariat national de qualité financé par le CRSH, elle est l’un des membres importants et actifs du comité de pilotage.

En tant qu’ancienne présidente de l’Ordre des architectes du Québec (OAQ) de 2013 à 2019, Nathalie Dion a retracé le long processus qui a mené à l’adoption de la Politique nationale sur l’architecture et l’aménagement du territoire du Québec, adoptée en 2022. Elle a également présenté le plan de mise en œuvre de cette politique. Elle a tout d’abord mentionné qu’au début du processus, ils avaient constaté que 20 pays et régions européens disposaient de politiques architecturales. Elle a ensuite évoqué les obstacles à une architecture de qualité qu’ils avaient rencontrés au Québec. Elle a également expliqué les différents acteurs concernés par la politique et a parlé de la manière dont ils se sont associés à différents acteurs pour rédiger en 2018 un « livre blanc » comprenant 7 principes, à savoir la sensibilisation, la participation des citoyens, la vision du patrimoine, la durabilité, les commandes publiques, la conception universelle et la reconnaissance de l’impact de l’architecture. Elle a ensuite mentionné que l’élaboration d’une politique gouvernementale axée sur l’architecture avait été retardée jusqu’en 2022 en raison de la COVID-19.

L’un des principaux axes de la présentation était l’explication du processus d’adoption de cette politique nationale par le gouvernement en 2022, qui a défini quatre grandes visions : des cadres de vie de qualité, un aménagement du territoire qui protège et valorise les espaces naturels et les terres agricoles, des communautés dynamiques et authentiques, et une plus grande attention portée à l’utilisation des sols et à l’architecture. Elle a ensuite présenté et détaillé le cadre de qualité architecturale, composé de 11 principes directeurs, à savoir l’environnement, le coût du cycle de vie, le patrimoine culturel, la longévité des bâtiments, la réactivité aux besoins, le contexte, l’emplacement, l’inclusivité et l’accessibilité, l’expérience, la santé et le confort, et la sécurité. Elle a en outre mentionné que la qualité architecturale dépend généralement de six conditions : 1) une définition claire des besoins, 2) un calendrier adéquat, 3) un budget aligné sur l’objectif de qualité, 4) des processus efficaces, 5) la sélection de l’équipe et 6) l’examen de l’ post-projet. Elle a fait remarquer qu’il était remarquable et inspirant que le gouvernement ait également reconnu la nécessité de réformer les marchés publics (en s’éloignant des contrats au plus bas prix) afin de permettre la créativité, l’innovation et une meilleure qualité.

En ce qui concerne les étapes futures et les travaux à venir, elle a évoqué la création d’un comité directeur, qui agira en tant que « observateur », afin de superviser la qualité architecturale. En outre, elle a mentionné que dans un avenir proche, les municipalités seront tenues d’intégrer des mesures de qualité dans leurs plans d’aménagement et d’utilisation des sols. Elle a également indiqué que des indicateurs seront établis et contrôlés tous les quatre ans. Elle a ajouté, dans une réflexion stimulante, qu’« il faut plus qu’une politique pour améliorer la qualité de l’environnement bâti ». Cependant, malgré les progrès réalisés, des inquiétudes subsistent quant au maintien de l’accent mis sur la qualité dans un contexte de contraintes budgétaires, de ressources limitées pour le contrôle et de changements politiques.

Regardez l’enregistrement de la présentation ici (En anglais seulement):