Promenade Bellerive Fleuve Saint-Laurent – Montréal

« Mon expérience positive de qualité est située dans le quartier où j’habite. Ce lieu s’est imposé dans toute sa puissance libératrice au début du confinement décrété en mars 2020. Le Parc de la promenade Bellerive est situé sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent, dans le quartier de Tétreaultville (arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve) à Montréal. J’ai marché ce parc matin, midi et soir pour échapper au stress d’adaptation à une situation inédite. Ce lieu public m’a permis de connecter avec les végétaux et leur pouvoir apaisant. J’ai vu les formes, les couleurs et les tailles changer au fil des saisons. Je n’ai pas tenté de connaître le nom de tous les types d’arbres qui vivent dans ce parc ; j’ai suivi leur croissance, leur pouvoir d’attraction. Mon arbre préféré, un olivier – je ne savais pas que nous avions des oliviers au Québec- porte des branches très basses. C’est le terrain de jeu parfait des enfants. Je crains qu’on le blesse ! Je ne pensais pas qu’un arbre avait tant de pouvoirs et puis, le livre de Susanne Simard, Finding the Mother Tree, m’a accompagné dans mes virées quotidiennes pendant un moment.

 

J’ai vécu les saisons au rythme de ce lieu devenu de plus en plus familier. J’ai senti le vent chaud d’été ; celui de l’automne qui surprend ; celui des matins de grands froids, qui appelle au respect et qui me confirme que je suis solide et adaptée à mon environnement.

 

J’ai épié la faune qui cohabite tant bien que mal avec les humains qui fréquentent le parc : écureuils, renards, bernaches, pics, hirondelles, et même une pauvre baleine désorientée perdue dans un fleuve peu hospitalier entre Québec et Montréal.

 

J’ai épié les fêtes de famille qui se sont multipliées dans ce lieu et les rituels des familles immigrantes : mariage, baptêmes, anniversaires…

 

J’ai écouté tant et tant de livres en marchand dans ce contexte surréaliste d’une pandémie mondiale ; certains des passages les plus percutants sont maintenant associés à l’endroit où j’ai entendu telle autrice ou tel acteur lire un passage signifiant : Yuval Noah Harari, Hope Jahren, Rebecca Solnit, Joan Didion, Annie Ernaux, Margaret Atwood, et les autres vous m’avez fait du bien ; même l’essai de Laura Spinney, sur la grippe espagnole, a trouvé son chemin dans mon oreille inquiète.

 

Quand on y pense, c’est d’une simplicité : trouver refuge dans un parc en réaction au confinement chez soi. Pourtant, ce type de refuge n’était pas accessible à toutes et tous. La qualité de l’environnement bâti, c’est aussi favoriser cette connexion à l’espace, aux végétaux, au bleu du ciel pour les personnes qui se sont retrouvées isolées et incapables de sortir. Nous n’avons pas été tous égaux dans cette pandémie. » (Livret Expériences Vécues Positives de la Qualité dans l’Environnement Bâti 2023, p.212).

 

Lien vers la carte Google: https://www.google.com/maps/@45.5943518,-73.5201762,14z

 

Photos du Parc Promenade Bellerive avec un IPhone par Lyne Parent

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