HEC Montréal, Édifice Côte-Sainte-Catherine – Montréal
« La visite du pavillon de HEC Montréal est, à chaque fois, synonyme de lumière, de points de vue, de perspectives et de calme. Ce qui se dégage de ce lieu, c’est qu’il semble équipé, outillé même, pour accueillir la vie autant étudiante, professorale, professionnelle, que civique. D’ailleurs, récemment, lors du verglas qui a frappé sur Montréal, le pavillon est demeuré ouvert, avec ses espaces multiusages et ses lieux de circulation vastes dotés d’un éclairage naturel abondant. Depuis la bibliothèque du pavillon, c’est possible de contempler l’horizon, visible en tous points de vue, un élément que l’architecte lui-même avait souligné comme une intention explicite lors d’une conférence donnée au musée Pointe-à-Callière en 2015, à peine deux ans avant son décès. Ce geste de créer des vues vers l’extérieur à toutes les orientations fait en sorte qu’en tout lieu de la bibliothèque, mis à part peut-être les toilettes stratégiquement situées dans un bloc sanitaire central- on est en contact avec les contextes urbain et naturel environnants. Ce geste peut sembler simple et anodin, mais en réalité l’effet qu’il procure est puissant, car le sentiment est un état de légèreté, de satisfaction, une sorte d’immatérialité, de grâce et d’aisance. On a la sensation que nos idées iront loin, aussi loin que l’on voudra bien les mener. L’horizon sans limites est ce vers quoi nous encourage l’architecture qui nous entoure. Avec des collègues du Brésil et du Bangladesh, je me souviens d’un moment où nous avons contemplé les couleurs des feuilles de l’automne depuis la cafétéria, conçue pour avoir une vue complètement ouverte et dégagée sur les arbres autour du pavillon. Un moment précieux, et en même temps ordinaire, celui de l’heure du repas, partagé avec des collègues qui sont à Montréal pour la première fois et qui s’émerveillent librement devant la beauté saisonnière, tout en avalant leur « sandwich pas de croûte ». Avec d’autres collègues, je me souviendrai également de repas estivaux passés confortablement assis aux tables extérieures, dans la fraîcheur de l’ombre du pavillon, profitant des aménagements attenants prévus à cet effet. Une expérience intéressante a été d’analyser le plan de ce pavillon tel qu’affiché sur le site en ligne des architectes, dans la perspective précise de comparer l’expérience vécue et les intentions architecturales. J’ai été agréablement surprise de l’adéquation que cet exercice a permis de constater entre les sensations perçues dans le pavillon et les intentions architecturales contenues dans le plan. J’avais par ailleurs amplement fait l’expérience du lieu, mais jamais porté attention aux dessins du projet. En tant qu’architecte, la mise en relation des dessins avec mon expérience du lieu fait en sorte que j’acquière une meilleure compréhension de la façon dont le plan (les intentions architecturales) impacte la vie (l’espace vécu). » (Livret Expériences Vécues Positives de la Qualité dans l’Environnement Bâti 2023, p.67).
Lien Google map: https://www.google.com/maps/place/HEC+Montr%C3%A9al/@45.5035488,-73.6211175,15z/data=!4m6!3m5!1s0x4cc919eccd8f1ab1:0xe780e95347db3b5d!8m2!3d45.5035488!4d-73.6211175!16zL20vMDIxNGxm?entry=ttu&g_ep=EgoyMDI0MDkxOC4xIKXMDSoASAFQAw%3D%3D