Jeux d’eau de l’hôtel de ville de Québec

« Olinda, ville patrimoniale de l’Unesco, où j’ai grandi et passée une partie de mon adolescence, était pour moi mon quartier. La maison sise au 208 Côte São Francisco, construite à la fin du 19e siècle et rénovée par mes parents architectes aux années 1970, a offert la meilleure expérience d’habitation et de vie de quartier que j’ai pu avoir dans ma vie. En tant que maison de ville, adossée à deux autres, elle se montrait sur la rue sans ostentation avec son plein pied, et sa façade composée d’une porte et deux fenêtres donnant directement sur le trottoir étroit.

Avec ses deux marches à l’entrée, elle était juste assez surélevée pour éviter les regards des multiples groupes de touristes vers nos intérieurs. Avec son long couloir, elle permettait la distribution des chambres et alcôves sur son rez-de-chaussée. Je ne sais pas comment était le plan de la maison avant la réforme faite par mes parents, mais je sais que leurs interventions ont été minimales, notamment un généreux escalier hélicoïdal qui apportait du vide et de la lumière à l’étage en dessous. Une circulation en forme de cursive permettait de faire le tour de l’escalier, de passer par des pièces fermées et de revenir ver le couloir principal. Pour les enfants, cela voulait dire que l’espace permettait de jouer à cache-chache et à tag en boucle.

Au fond du rez-de-chaussée se trouvait un salon et une terrasse avec une vue vers la cour arrière, un secteur boisé, un fort hollandais et la mer.

Par ses fenêtres à deux battants, dont des battants internes en louvres, la maison laisse entrer l’air marin qui circule à travers les pièces sans plafond, monte et s’échappe par la toiture en bois et tuiles céramiques, parfait pour le climat chaud humide du nord-est du Brésil. L’intérieur était peint à la chaux avec des gros pinceaux les murs mitoyens contenaient une longue fissure en raison d’une faille dans la structure du terrain. Les réparations étaient courantes et sans solution finale, une condition acceptée avec résilience par mes parents et les voisins.

En raison du terrain en pente, un étage en-dessous contenait la cuisine, la salle à manger et donnait l’accès à la cour arrière, murée et en paliers.  Dans celle-ci je jouais souvent avec mon frère et les deux voisins de même âge. La forme de la cour permettait de voir quand nos voisins étaient dehors, ce qui facilitait les rencontres. Un arbre à caramboles situé dans le premier palier de la cour était un lieu de rencontre et d’aventures. Dans le dernier palier, non aménagé et couvert de plantes natives, un jour un paresseux y est tombé. L’école que je fréquentais se situait dans la même rue, et tous les amis de classe habitaient aussi le quartier, tout comme ma grand-mère paternelle qui restait quelques rues plus loin dans une maison semblable mais plus petite que la nôtre. Nous connaissions à peu près une famille par rue à Olinda.

Sur la même rue que la nôtre, quelques mètres plus loin en haut de la côte, se trouve un monastère franciscain. Celui-ci tout comme les dizaines d’églises, couvents et monastères de la ville, faisaient partie de nos promenades de fin de semaine. Après avoir déménagé de cette maison, ma famille et moi continuons de retourner à Olinda pour nous promener dans les rues de ce site historique fabuleux, avec lequel nous entretenons un véritable lien personnel. » (Livret Expériences Vécues Positives de la Qualité dans l’Environnement Bâti 2024).

Jeux d’eau de l’hôtel de ville de Québec, lieu historique et parc public contemporains où jouent les enfants en été. (photo Izabel Amaral)

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