Maison de la littérature de l’Institut Canadien – Quebec

« Un exemple qui me vient spontanément à l’esprit est la Maison de la littérature de l’Institut canadien, réalisée dans le Vieux-Québec, dans la foulée d’un concours provincial remporté par les architectes Chevalier Morales. Maintes fois primé par la suite, ce projet a notamment reçu le Grand Prix d’excellence en architecture décerné par l’Ordre des architectes du Québec en 2017.

Il s’agit d’une transformation à la fois sensible et radicale d’un espace autrefois lourd et sombre en un écrin de légèreté baigné de lumière. Ce projet instaure de nouveaux dialogues avec son milieu d’accueil, entre bâtiment et quartier, entre patrimoine et contemporanéité. Les fortes contraintes du projet ont été transformées en levier conceptuel. Cela s’illustre particulièrement, avec beaucoup d’éloquence, dans la remise en question des recommandations du programme du concours qui prévoyait à l’origine le simple réaménagement du bâtiment existant.

En évidant celui-ci afin d’en amplifier l’ampleur et en reléguant les espaces compartimentés et techniquement contraignants du programme dans une nouvelle annexe, les concepteurs n’ont pas seulement posé autrement la question du concours, ils ont introduit des qualités imprévues au projet d’architecture initialement imaginé. Le succès du projet tient notamment à une combinaison particulièrement harmonieuse des multiples qualités souhaitées dans le programme et ajoutées par les concepteurs, qui confère à l’ensemble un caractère unique et une cohérence exceptionnelle. Il faut dire que ceux-ci n’ont pas ménagé leurs efforts à constamment viser un certain équilibre entre ancien / nouveau, tout / parties, espace unifié / articulé, masse / légèreté, neutralité / expressivité des matières, contenant / contenu, ambiances calmes / animées, intériorisation / extériorisation, etc. Manifestement, l’approche à la conception est intégrée, holistique et inclusive, cela se sent dans le résultat. Surtout, c’est le fort succès de fréquentation et les marques d’appréciation, qui se renouvellent sans relâche (sauf pour des raisons liées à la pandémie) depuis l’inauguration du projet, qui témoignent de ses qualités publiques exceptionnelles. »

(Livret Expériences Vécues Positives de la Qualité dans l’Environnement Bâti 2024, p.47).

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