L’Université de la Colombie Britannique à la conférence annuelle de CELA (Le Conseil des enseignants en architecture du paysage)
Par Narita Ico and Cynthia San, étudiantes à l’Université de la Colombie-Britannique
En mars 2025, l’équipe de recherche Droit à la terre de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) a participé à la conférence annuelle du Council of Educators in Landscape Architecture (CELA), qui s’est tenue à Portland, dans l’Oregon. Sous le thème « Processus + Impacts », la conférence de cette année a rassemblé des éducateurs, des étudiants et des praticiens de l’architecture du paysage pour qu’ils s’engagent de manière critique dans les effets à multiples facettes de la pratique de l’architecture du paysage. À travers une série de conférences, de débats et de présentations d’affiches, les participants ont exploré les effets bénéfiques et néfastes des processus et des interventions de l’architecture paysagère sur les personnes et l’environnement.
La conférence de cette année s’est concentrée sur des questions essentielles concernant la manière dont les architectes paysagistes définissent, appliquent et réfléchissent à leurs processus de conception, évaluent et communiquent l’impact de leur travail, et tirent parti de ces connaissances pour transformer à la fois les cadres éducatifs et la pratique professionnelle. L’accent a été mis sur la promotion de l’équité et de la responsabilité à tous les stades de la conception, de la recherche et de la mise en œuvre. En s’engageant dans un examen collectif du processus et de l’impact, la conférence a invité les participants à réimaginer le rôle de l’architecture paysagère dans l’élaboration d’un avenir plus durable, plus juste et plus résilient, tant pour les environnements que pour les communautés.
La recherche présentée par l’équipe de l’UBC s’est intéressée au développement historique des parcs publics dans la ville de Vancouver, remettant en question le discours conventionnel selon lequel les parcs créés par le gouvernement servent principalement à des fins environnementales et récréatives. Bien que la mission déclarée du Vancouver Park Board soit de « fournir, préserver et défendre les services de parcs et de loisirs pour le bénéfice de tous, des communautés et de l’environnement », une analyse historique critique a révélé que la création et l’évolution de ces paysages ont été profondément liées à des programmes urbains, économiques et militaires coloniaux. Les résultats démontrent que la création des parcs reflète souvent des priorités politiques changeantes qui ont constamment renforcé un cadre colonial de croissance. Contrairement à leur image populaire de sanctuaires écologiques ou d’espaces publics équitables, de nombreux parcs de Vancouver sont nés du déplacement délibéré de communautés autochtones, de la continuité de la logique infrastructurelle et de la cession de terrains défavorables à la construction ou au développement.
Le travail du groupe a été présenté en deux parties. La première consistait en une présentation d’affiches, au cours de laquelle l’équipe a communiqué visuellement ses recherches et engagé un dialogue direct avec les participants afin de faciliter la compréhension du projet par le grand public. Le second volet était une session de discussion commune, au cours de laquelle l’équipe de l’UBC chargée du droit à la terre a présenté ses conclusions aux côtés d’autres chercheurs dont les travaux portent sur des thèmes liés à l’histoire, à la théorie et à la culture. Cette session, qui a attiré de nombreux participants, s’est terminée par un débat, permettant au public de poser des questions relatives aux projets de recherche individuels ainsi qu’aux thèmes généraux abordés par le groupe. Ensemble, ces sessions ont non seulement permis de diffuser les recherches de l’équipe, mais elles ont également servi de plateforme pour présenter et faire progresser l’initiative nationale « Qualité dans l’environnement bâti au Canada » : Feuilles de route pour l’équité, la valeur sociale et la durabilité, qui constitue le fondement de ce travail.
Cette présentation a marqué une étape importante dans l’initiative de recherche quinquennale de l’UBC, représentant l’aboutissement de trois années de recherches critiques sur les dynamiques historiques et contemporaines du développement des parcs. Les connaissances acquises jusqu’à présent alimentent désormais la phase actuelle du projet, qui se concentre sur la proposition de stratégies réalisables pour favoriser des pratiques de conception spatiale plus équitables. En tant qu’une des rares équipes de recherche canadiennes représentées à cette conférence internationale, la présentation a soulignée les contributions uniques de l’architecture de paysage canadienne à l’avancement de la compréhension publique de la dynamique socio-spatiale impliquée dans les processus des parcs. Pour aller de l’avant, il est essentiel que cette recherche reste ancrée dans son engagement en faveur de l’éducation du public et continue à remettre en question les récits dominants sur l’équité en matière de parcs et d’espaces verts. Cet engagement continu est essentiel pour transformer à la fois la perception du public et la pratique professionnelle dans la poursuite de paysages équitables, justes et durables.